Avec notre correspondant à Eidomeni, Laurent Geslin
Ils sont une dizaine à grelotter dans les ruines d'un hôtel désaffecté, à proximité de la dernière station-service avant la Macédoine. Ils viennent du Maroc ou de Tunisie, ils sont sur les routes depuis des semaines.
Chaque soir, une fois l'obscurité venue, tous tentent de forcer les barbelés qui défendent la frontière macédonienne. Certains portent des séquelles de coups.
« J'ai essayé de passer par la forêt. Même pas 200 mètres, 300 mètres, tu es en Macédoine. Ils t'arrêtent pour te frapper. C'est comme cela, ils profitent, chacun profite ici des migrants. Même la nourriture, les magasins, les hôtels… », a expliqué Mohammed.
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Dans le nord de la Grèce, les passeurs ne se cachent pas : les tarifs sont connus de tous.
« Jusqu'à ici, on a payé 700 euros pour partir jusqu'à Belgrade, à la Serbie », a détaillé Karim, qui a quitté l’Algérie en novembre.
Les portes de l'Europe sont en train de se fermer les unes après les autres. Pas de quoi décourager les candidats à l'exil. Mohammed, Karim et les autres le répètent pour se donner du courage : ils sont prêts à risquer leur vie pour passer.