Avec notre correspondant dans la région, Sébastien Gobert
La colère des manifestants ne s’apaise pas dans le centre-ville de Chisinau, la capitale moldave. La nuit de jeudi à vendredi s’est toutefois passée dans le calme, alors que de violents face-à-face avec la police étaient à redouter. Mais la situation reste confuse. Une partie des forces de l’ordre a sympathisé jeudi avec les protestataires.
Ceux-ci forment un amalgame de mouvements pro-européens, pro-russes et avant tout anti-gouvernementaux. Ils exigent un scrutin anticipé et une réforme constitutionnelle qui permettrait une élection du président au suffrage universel, ainsi que la possibilité de poursuivre en justice les députés accusés de corruption.
Un milliard de dollars d'argent public disparu
Il faut rappeler que la coalition au pouvoir, qui se dit en faveur de l’intégration de la Moldavie dans l’Union européenne, est responsable de la disparition de près d'un milliard de dollars d’argent public, soit un tiers du PIB du pays le plus pauvre d’Europe.
Le tout nouveau gouvernement, dont l’institution le 20 janvier dernier a initié cette crise, ne semble pas être prêt à résoudre ces problèmes structurels. Il fait pour l’instant la sourde oreille aux protestations de la rue, qui devraient se prolonger ce vendredi et s’amplifier ce week-end.