Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Une formation de mécanicien inachevée, quelques vols et autres violences, un peu de drogue : l’adolescence du jeune Nils D. n’est pas des plus calmes, mais sans être pour autant totalement déviante. Jusqu’au jour où le jeune homme a été introduit dans le milieu salafiste de sa ville de Dinslaken dans l’Ouest de l’Allemagne. Converti à l’islam, il est parti pour la Syrie à l’automne 2013 pour rejoindre le groupe Etat islamique et participer à une unité spéciale chargée de pourchasser ceux que l’organisation considère comme des traîtres. Nils D. est revenu l’hiver dernier en Allemagne avant d’être arrêté peu après.
Le jeune homme est le seul ex-jihadiste qui après son retour n’a pas choisi le silence, mais la coopération avec les autorités. Ses interrogatoires ont permis d’en savoir plus sur l’organisation terroriste notamment sur les liens entre des Allemands engagés aux côtés de l’Etat islamique et les auteurs des attentats de novembre dernier à Paris. Nils D. a par ailleurs participé comme témoin à des procès contre d’autres islamistes.
L’accusé affirme ne pas avoir directement combattu dans les rangs de l’organisation terroriste, mais de l’avoir soutenue logistiquement. Sa coopération avec les autorités allemandes pourrait lui permettre de voir la sévérité de sa peine, jusqu’à 10 ans de prison, atténuée.