Le nombre ne cesse d’augmenter : pour l’heure, 652 plaintes ont été déposées, dont 331 pour agressions sexuelles. Officiellement, la plupart des agresseurs viendraient d'Afrique du Nord, d'Irak et de Syrie. Conséquence, indique notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut, beaucoup de réfugiés sont dans le viseur de la population, comme en témoigne deux sondages effectués pour les deux chaînes de télévision publique ARD et ZDF.
Six personnes sur dix estiment désormais que leur pays n’est pas en mesure d’accueillir autant de réfugiés, une augmentation sensible par rapport à décembre 2015.
Augmentation de la criminalité
Même si une large majorité estime que les agressions de la Saint-Sylvestre n’ont pas influé sur leur jugement, le scepticisme augmente. Les Allemands craignent une augmentation de la criminalité ou redoutent que les coûts occasionnés par l’accueil de nombreux réfugiés conduisent à des coupes budgétaires dans d’autres secteurs.
De son côté, Angela Merkel n’est pas épargnée par cette évolution dans les esprits. Si son parti reste en tête des sondages, 56% des sondés par la ZDF émettent un jugement négatif sur l’action de la chancelière sur ce dossier.
« Il y a quelques jours, des immigrés ont été tabassés par des Allemands. J'imagine que cela pourrait être quelqu'un de ma famille, du coup j'ai peur pour eux. Je ne veux pas qu'ils leur arrivent quelque chose », a expliqué, Saleh, un jeune réfugié irakien.
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Pour apaiser l’ambiance, un groupe d'une centaine de réfugiés a manifesté jeudi 14 janvier devant la gare, sur le lieu des agressions, pour dire non à la violence.
Saleh a fait partie du cortège pour « se montrer solidaire » avec l’Allemagne, un pays qui l’a « très bien accueilli » : « J’ai passé la nuit de la Saint-Sylvestre à la maison avec ma famille. Le lendemain, j'ai appris à la télévision ce qui est arrivé : jeter des pétards sur les gens, agresser les femmes, peut-être même les violer. Nous on ne veut pas de ça en Allemagne. »