Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Depuis le début de cette grève des fossoyeurs du cimetière de Poggioreale à Naples, trente corps sont sans sépulture. Et le nombre de cadavres mis en attente dans les chambres froides de la morgue pourrait augmenter de manière exponentielle.
Les croque-mort menacent en effet de croiser les bras jusqu'au 2 février. Date à laquelle la mairie de Naples qui a décidé de privatiser les services funéraires pour mettre fin à des affaires de corruption autour de l'entretien des tombes et chapelles familiales, communiquera le nom des sociétés ayant remporté l'appel d'offre, publié fin décembre.
Le risque pour les 40 fossoyeurs du cimetière de Poggioreale employés jusqu'à présent par des coopératives, est de perdre leur emploi. Ils demandent donc des garanties pour être réembauchés.
En attendant une éventuelle issue à ce conflit social, ce sont les familles des personnes décédées qui souffrent le plus. Car à Naples, comme dans tout le sud de l'Italie, les funérailles, en tant que rite collectif, constituent un passage fondamental dans l'adieu de la communauté à un défunt.