Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
C'est une liste de 80 noms qui comprend entre autres ceux d'Abdelhamid Abaaoud, de Brahim et Salah Abdeslam ou encore de Mohamed Abrini. Tous étaient fichés comme radicalisés et appartenant à la mouvance islamiste. Cette liste, dont l'existence est dévoilée par le New York Times, Françoise Schepmans, maire de Molenbeek-Saint-Jean, l'avait en sa possession depuis juin. La demande avait été faite après le démantèlement de la cellule terroriste de Verviers le 15 janvier, jour où des perquisitions avaient aussi eu lieu à Molenbeek.
Mais au niveau communal, la bourgmestre avait lancé des enquêtes administratives qui avaient essentiellement amené à rayer des registres ceux qui étaient présumés partis en Syrie comme Abaaoud. Pour le reste, elle affirme que la police fédérale avait été avertie et conclut qu'elle ignore pourquoi le gouvernement fédéral n'a pas donné suite.
La balle est donc désormais dans le camp du gouvernement mais dans le même temps, une brèche est grande ouverte pour tirer à boulets rouges sur les élus de Molenbeek et surtout le bourgmestre précédent, un socialiste qui a siégé jusqu'en 2012 et qu'un sénateur flamand de droite accuse ouvertement d'aveuglement idéologique et de laxisme.