Au lendemain des attentats de Paris, les eurosceptiques font entendre leur voix. A l’occasion d’un meeting contre le maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne tenu mercredi, le patron du Ukip, Nigel Farage, a exploité l’éventuel lien entre un des kamikazes du Stade de France et les flux de migrants, dans une diatribe contre la politique migratoire de l’UE.
« Nous savons aujourd’hui que certains des terroristes sont venus à Paris en passant par la Grèce avec le flux des réfugiés, avance le leader de la formation anti-immigration et europhobe. De nombreux pays nous ont avertis que l’organisation Etat islamique chercherait à exploiter la crise des réfugiés en faisant passer des combattants. Pourtant, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le président français François Hollande n'ont rien appris des horreurs de vendredi. Accueillir des millions de réfugiés supplémentaires sans avoir les moyens de savoir qui ils sont, ne va qu'aggraver l'énorme problème que nous avons déjà. »
Alors que le pays doit se prononcer par référendum d’ici 2017 sur la question du « Brexit », la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE, Farage nie vouloir exploiter politiquement les terribles événements parisiens. Il est vrai qu’il dénonce depuis des mois l’échec de la politique d’asile européenne. Il se dit convaincu que le problème va « s'aggraver » dans les années à venir faute de contrôles efficaces aux frontières.
« Heureusement que nous ne sommes pas dans l'espace Schengen, où les contrôles aux frontières intérieures ont été abolis, argue-t-il. On peut encore vérifier le coffre d'une voiture à Douvres pour voir s'il n'y a pas de kalachnikov. Mais si quelqu'un franchit la frontière entre la Moldavie et la Roumanie avec un coffre bourré d’armes, il ne sera plus contrôlé nulle part lors de toute sa traversée de l'Europe. »
Ce discours fait écho aux craintes déjà formulées après les attentats du 13 novembre. Notamment aux Etats-Unis, où plus de 20 gouverneurs, pour la plupart républicains, et candidats à l’élection présidentielle, ont exprimé leur refus d’accueillir des réfugiés syriens. Certains ont même proposé de ne recevoir que les migrants chrétiens et de fermer la porte aux musulmans. Mais Barack Obama a d'ores et déjà annoncé qu'il mettrait son veto à une loi limitant l'entrée des réfugiés syriens.