Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
L'Ukip a choisi de se dissocier des deux grands groupes qui se font déjà concurrence pour convaincre les Britanniques de quitter l’Union européenne. Pourquoi faire cavalier seul ? Parce que Nigel Farage estime qu’aucun des deux ne possède suffisamment d’influence auprès des électeurs.
Le dirigeant du parti populiste qui a établi sa réputation sur la seule question de l’immigration veut que le Ukip soit au centre de la campagne et du débat et non relégué au second plan au sein d’une large coalition du «non».
Il fait remarquer que seule sa formation a les structures pour mobiliser des milliers de militants sur le terrain et mener une campagne couronnée de succès. Mais dans le même temps, Nigel Farage prend soin de ne pas couper les ponts avec ses « alliés » en répétant qu’il travaillera volontiers avec tous ceux qui militeront pour une sortie de l’Europe.
En réalité, la décision de se démarquer révèle l’impossibilité pour Nigel Farage de s’entendre avec quiconque n’adhère pas de façon inconditionnelle à ses positions. Qui plus est, la volonté du leader de placer au cœur de la campagne l’immigration qu’il qualifie d’ « exode aux proportions quasi bibliques » est vue d’un mauvais œil par nombre d’eurosceptiques, surtout à un moment où l’opinion publique est en train de changer face aux images tragiques de milliers de réfugiés qui tentent d’atteindre l’Europe.