Les Européens le reconnaissent : la situation est de plus en plus critique. Mais le changement n'est pas, à leurs yeux, une solution. Il faut au contraire « renforcer et rendre opérationnelle la réponse apportée par l'Union ». Le plan de relocalisation de 160 000 réfugiés adopté, deux questions restent en suspens, estimait vendredi le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, sur BFM TV :
« Je pense que Frontex doit être en situation d’avoir les moyens d’assurer le contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne. La deuxième chose que je crois urgente, c’est de rehausser significativement les moyens des ONG et du HCR pour assurer un niveau d’aide humanitaire dans les camps au Liban, en Jordanie et en Turquie qui permette de maîtriser la situation migratoire. »
Pour renforcer le contrôle des frontières extérieures de l'Union, l'une des pistes étudiées est de doter Frontex d'un corps européen de gardes-frontières. Mais le contrôle des frontières relève de la souveraineté des Etats et les pays d'entrée ne veulent pas en être départis.
Quant au soutien financier aux pays voisins de la Syrie pour ralentir le rythme de départ des réfugiés, la proposition faite par l'UE à la Turquie avait été accueillie froidement par le président Erdogan. Le chef de l'Etat turc estimait que l'enveloppe d'1,1 milliard d'euros devait être augmentée.
Frontex dit avoir recensé 800 000 entrées illégales dans l'Union européenne depuis le début de l'année. Et la pression ne devrait pas cesser au cours de l'hiver, saison pourtant moins propice aux traversées de la mer Méditerranée. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés s'attend à ce que 5 000 personnes arrivent encore chaque jour sur les côtes européennes.