On savait déjà depuis quelques mois que les services secrets allemands avaient espionné des pays amis pour leur propre compte et pour celui des Etats-Unis. Les nouvelles révélations faites par le magazine Der Spiegel dans son édition du samedi 7 novembre montrent l'ampleur de ces pratiques.
Les ambassades de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Autriche et même des Etats-Unis font partie des cibles du BND, auxquelles il faut ajouter des institutions telles que l'Union européenne à Bruxelles, les Nations unies à New York, ou encore le ministère des Finances américain.
Pour ce qui est du mode opératoire, le magazine allemand explique qu'il s'agissait notamment de « sélecteurs » issus des délégations, comme des mots-clés, des noms, numéros de téléphone ou de fax.
Der Spiegel rappelle toutefois que les représentations diplomatiques ne sont pas concernées par l'article 10 de la loi fondamentale allemande, qui protège les citoyens allemands contre l'espionnage.
Ces révélations sont d'autant plus embarrassantes qu'à l'automne 2013, lorsqu'on avait appris que les services secrets américains avaient mis sur écoutes, entre autres, le téléphone portable d'Angela Merkel, la chancelière, très fâchée, s'était exclamée : « L'espionnage entre amis, cela ne va pas du tout ».