A partir de maintenant, en cas d’infraction sans caractère d’urgence, la police ne se déplacera plus systématiquement et les gens auront désormais le choix quand ils veulent signaler un acte criminel entre se rendre à un commissariat ou parler à un officier via Skype, à partir de leur ordinateur, tablette ou téléphone portable.
La police de Peterborough, qui a été choisie comme ville pilote, assure que le service fonctionnera 24h sur 24, 7 jours sur 7, ce qui permettra d'offrir « davantage de flexibilité » et une « réponse plus rapide ». Les responsables insistent sur le fait que cela permettra aussi aux policiers, qui passent beaucoup de temps à se rendre et à revenir de telles visites, de passer plus de temps à patrouiller dans leur quartier.
Police à distance
Sauf qu’à peine annoncée, cette initiative provoque déjà la colère de nombreux Britanniques qui voient d’un très mauvais œil cette police à distance. Le dispositif n’a pas encore démarré que déjà des milliers d’internautes ont réagi sur les réseaux sociaux et notamment Twitter, les uns s’inquiètent de ce qui va arriver aux personnes âgées qui ne sont pas familières avec ce genre d’applications sur internet ou aux gens défavorisés qui n’ont pas les moyens d’avoir accès aux nouvelles technologies.
D’autres soulignent l’absurdité de certaines situations en écrivant avec humour : « signaler un crime par Skype ? Je voudrais bien, mais on vient de me voler mon ordinateur… ». Surtout ce qui ne plaît pas du tout, c’est le fait de perdre le contact direct avec un policier dont la présence physique est toujours rassurante notamment quand les gens ont subi une agression ou un cambriolage.
Raisons financières
Les Britanniques et de nombreux policiers dénoncent un dispositif avant tout mis en place pour faire des économies face aux coupes budgétaires. Le gouvernement conservateur de David Cameron a prévenu que les différentes forces de police devraient s’attendre à voir leurs budgets amputés de 25 à 40% dans les prochains mois.
Le secrétaire de la fédération de police du Cambridgeshire qui lance cette initiative a d’ailleurs fini par admettre qu’il n’est tout simplement plus possible de se déplacer pour chaque crime et notamment les cambriolages, au grand regret de beaucoup, qui déplorent une mesure rétrograde et ne veulent pas voir leurs bobbies devenir des policiers virtuels.