Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
La chaîne Kanaltürk a été coupée en début de matinée, ce mercredi 28 octobre, mais la chaîne Bugün, l’autre chaîne de télévision du groupe Koza Ipek, a réussi à défendre sa régie occupée par la police et continue à diffuser. Mais dans quelles conditions ? C’est depuis une minuscule régie, debout, que le rédacteur en chef est retranché et commente, micro en main, avec des invités qui se succèdent, cet étrange coup de force qui a suscité une vive émotion dans le pays.
Des milliers de personnes, des sympathisants, des citoyens, se sont d'ailleurs rassemblés tout autour du bâtiment. Le chef du parti d’opposition pro-kurde HDP, Monsieur Selahattin Demirtas, est venu dans la régie de Bugün pour apporter à son tour son soutien à ce groupe de presse qui n’est pourtant pas ami puisque c’est un groupe islamiste.
Attente inquiète au siège des médias du groupe Koza Ipek
Depuis ce mercredi matin, de nombreux députés de toutes les oppositions se sont succédé dans ces locaux, au micro, et de nombreux journalistes sont aussi venus défendre la liberté de la presse, plus menacée que jamais. Et le rédacteur en chef de la télévision, Tarik Toros, craint toujours que la diffusion ne soit coupée à tout instant.
C’est donc l’attente toujours, une attente inquiète, qui se poursuit au siège des médias du groupe Koza Ipek, sur lequel le gouvernement tente de mettre la main, à quatre jours d’élections législatives qui s’annoncent difficiles pour l’AKP et, sans doute, disent ses dirigeants, pour faciliter l’annonce d’une victoire électorale pourtant délicate.