Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
« Expulser, expulser ». Le message des manifestants qui dénonce « la mafia du droit d'asile » est clair : les réfugiés doivent quitter le pays. Le mouvement de protestation se focalise de plus en plus contre les migrants et contre les responsables politiques accusés d'ouvrir largement les frontières.
Le cofondateur de Pegida a évoqué « les dictateurs berlinois », pour qualifier le gouvernement. La candidate du mouvement aux municipales de Dresde en juin a qualifié Angela Merkel de « femme la plus dangereuse d'Europe », « d'irresponsable » et demandé sa démission. « Merkel a fait de l'Allemagne un gigantesque camp dans la jungle », a déclaré Tatjana Festerling en évoquant les réfugiés. Pour la responsable de Pegida, ces derniers viennent tous de pays sûrs. La foule a scandé « traitres, traitres » à l'adresse des responsables politiques. Un gibet auquel étaient accrochés deux panneaux « réservés pour Merkel et Gabriel », le vice-chancelier, a provoqué des réactions outragées sur les réseaux sociaux.
A une semaine de son premier anniversaire, le mouvement Pegida exploite la thématique des réfugiés. Les experts s'inquiètent d'un rapprochement de plus en plus net avec d'autres partis populistes comme l'alternative pour l'Allemagne ou des groupes néo-nazis.