Royaume-Uni: l’insolite discours social de David Cameron

Au dernier jour du congrès du Parti conservateur à Manchester, mercredi 7 octobre, le Premier ministre britannique David Cameron a défini son programme pour les cinq ans à venir. Réélu après une victoire inattendue aux législatives de mai dernier, le dirigeant de droite a promis de faire de la Grande-Bretagne un pays « plus fort » en s'attaquant à la pauvreté et à l'extrémisme.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

David Cameron a prononcé un discours assez inédit pour un leader conservateur. Un discours centré sur les problèmes sociaux du pays. Après avoir redressé l'économie, le Premier ministre britannique, qui s’exprimait mercredi 7 octobre à Manchester face aux membres du Parti conservateur, a fait vœu de gommer les inégalités et réduire la pauvreté.

Malgré la confirmation de coupes sociales drastiques, le dirigeant conservateur cherche ainsi à ancrer son parti au centre de l'échiquier politique, allant même jusqu'à se proclamer le vrai « parti du labeur », face au parti travailliste qui a, selon lui, abandonné ses électeurs. David Cameron a d'ailleurs lancé une de ses attaques les plus féroces contre le nouveau leader du Labour Jeremy Corbyn : « Mes amis, nous ne pouvons pas laisser cet homme imposer une idéologie qui menace notre sécurité, sympathise avec le terrorisme et revient à détester ce pays que nous aimons ».

Sur l'Europe, Cameron veut « le meilleur des deux mondes »

Par ailleurs, pour tenter d'apaiser les divisions dont ont fait étalage les conservateurs au sujet de l'Europe au cours de ce Congrès, David Cameron a fait une mise au point sur Bruxelles. « Croyez-moi, je n'ai pas d'affection romantique pour l'Union européenne et ses institutions, a-t-il lancé. Tout ce qui m'intéresse c'est la prospérité de la Grande-Bretagne et son influence. Et c'est pour cela que je vais me battre lors de cette renégociation pour obtenir un meilleur accord et le meilleur des deux mondes. »

Même s'il a déjà annoncé qu'il ne briguerait pas de troisième mandat, David Cameron a donc tenu à rappeler à ses successeurs potentiels qui se bousculent déjà, qu'il entendait finir le travail et diriger son parti jusqu'en 2020.

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