Tensions entre la Suède et le Maroc autour du Sahara occidental

Une délégation de plusieurs parlementaires marocains doit être reçue ce lundi à Stockholm afin de calmer les tensions entre les deux royaumes. Le Maroc reproche à la Suède son projet de loi visant à reconnaitre la République arabe sahraouie démocratique (RASD) autoproclamée par le Front Polisario.

Avec notre correspondant à Stockholm, Sébastien Horion

Lundi dernier, la justice marocaine faisait bloquer l’ouverture d’un magasin Ikea dans la banlieue de Casablanca et jeudi, le gouvernement menaçait de boycotter tous ses produits si la Suède ne modifiait pas ses ambitions diplomatiques.

L’annonce d’un possible boycott suscite une certaine inquiétude puisque les exportations suédoises vers le Maroc ont plus que doublé ces dix dernières années, le royaume devenant un de ses principaux partenaires en Afrique des Scandinaves. Une vingtaine de sociétés suédoises sont désormais établies dans le pays, en particulier dans les secteurs des télécommunications et du transport.

Aussi, vendredi la ministre des Affaires étrangères, Margot Wallström, semblait faire volte-face alors que ses alliés, les Verts et le Parti de gauche, estiment toujours que cette le Sahara occidental doit être reconnu. Cette ancienne colonie espagnole est majoritairement contrôlée par le Maroc mais est revendiquée par les indépendantistes du Front Polisario.

La reconnaissance unilatérale de la Palestine en octobre dernier n’est semble-t-il pas étrangère à ces tensions. La diplomatie suédoise est ambitieuse, mais risquée : la place tant convoitée de membre au Conseil de sécurité de l’ONU en 2017 ne se fera peut-être pas avec l’appui du Maroc.

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