Avec notre envoyé spécial à Barcelone, Romain Lemaresquier
Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées devant la fontaine de Montjuic, dans le centre de Barcelone, pour le dernier meeting de campagne de la coalition indépendantiste « Junts pel si ». Certains étaient venus seuls, d'autres en famille. Tous voulaient entendre pour la dernière fois le message d'Artur Mas, le leader de ce mouvement séparatiste. Le président sortant de la Généralité de Catalogne a une nouvelle fois répété les arguments qui selon lui poussent la province à réclamer la sécession. Des arguments principalement économiques avec, entre autres, la question de la fiscalité.
Et selon Artur Mas, en cas majorité absolue dimanche soir, l'avenir sera meilleur. « Ici existe un avenir, mes amis. Ici nous avons un avenir mes compatriotes, a-t-il répété. Nous allons vivre un jour spécial ce 27 septembre. Un jour qui sera certainement historique, parce que c'est le peuple qui va décider, le peuple de Catalogne, de manière libre et souveraine. »
Le discours d'Artur Mas a été salué par la foule. Ce dernier meeting s'est conclu par une fête à Montjuic avec des concerts de plusieurs artistes engagés dans cette campagne. Pas sûr que cela suffise pour convaincre les près de 600 000 indécis avant le scrutin de dimanche.
Le Parti populaire de Rajoy fait appel à un « ami »
Du côté des partisans d'une Espagne unie, quelque 2 000 personnes sont venues assister au dernier meeting électoral du candidat du Parti populaire, Xavi Albiol. Crédité de mois de 10 % d'intentions de vote, il a tenté encore une fois de convaincre les indécis. Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, a reconnu que la situation était compliquée. Alors, pourquoi avoir invité Nicolas Sarkozy ? Réponse de l’intéressé, à la tribune : « Parce qu’il paraît que c’est difficile. Et un ami, il est là quand c’est difficile, il n’est pas là quand c’est facile. Ceux qui sont là quand c’est facile, ne sont pas les vrais amis de l’Espagne », a lancé l’ex-président français.
Mariano Rajoy a ensuite pris la parole. Rappelant que le bilan d'Artur Mas à la tête de la région n'était selon lui pas brillant. Il a demandé un dernier effort aux Catalans. « Il faut aller voter, a-t-il insisté. Il faut aller voter pour que l'on sorte de la situation dans laquelle nous ont mis certains politiques avec leurs paroles irresponsables. Il faut aller voter afin d'entamer une nouvelle étape de normalité en Catalogne. »
Le Parti populaire, à l'image du Parti socialiste espagnol, devrait être durement sanctionné ce dimanche selon les derniers sondages. Mais même en cas de victoire des indépendantistes, Mariano Rajoy a promis de la fermeté. Une fermeté qui pourrait accélérer un peu plus un processus d'indépendance.