Réfugiés: la Slovaquie veut contester la décision de l’UE en justice

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne se réunissent en sommet extraordinaire ce mercredi après-midi à Bruxelles, 24 heures après l’accord au forceps sur la répartition de 120 000 réfugiés malgré l’opposition de quatre pays d'Europe de l’Est : la Hongrie, la Roumanie, la République tchèque et la Slovaquie. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a rejeté « l'impérialisme moral » que tente selon lui d'imposer la chancelière allemande au reste de l'Europe. De son côté, la Slovaquie a annoncé son intention de contester en justice l’accord européen, fustigeant le « diktat » de l'Union européenne. Reportage sur place.

Avec notre envoyé spécial en Slovaquie,  Stéphane Lagarde

En Slovaquie, les habitants sont sur la même ligne que leur gouvernement. La question semble même surprenante. « Des réfugiés, pour quoi faire ? », répond-on en cœur dans les petits villages slovaques traversés. Selon des études d’opinion publiées cet été, les Slovaques seraient même encore davantage opposés à l’arrivée de migrants sur leur sol que les Hongrois.

Avant même une décision ce mercredi soir à Bruxelles, le Premier ministre slovaque Robert Fico, a fustigé ce qu’il considère comme un « diktat » de l’Union européenne, affirmant qu’il préfère transgresser les règles européennes.

Un peu plus de 800 migrants devraient être accueillis par le pays

Ce discours, on le retrouve aux terrasses des cafés, où 20 degrés s’affichent au thermomètre, autour de tables où l’on boit de grandes bières, accompagnées de kuracia polievky, la soupe au poulet. « Heureusement, nous n’avons pas de migrants chez nous », confiait un jeune étudiant en mécanique du village de Medvedev. « La Slovaquie est pour l’instant totalement nette de réfugiés, dit-il, nous ne les souhaitons pas ici. »

Selon le mécanisme de répartition des 66 000 premiers réfugiés déjà entérinés par les 28, un peu plus de 800 migrants devaient pourtant être accueillis par le pays. Bratislava s’y oppose catégoriquement et se dit prête à aller en justice : le Premier ministre a annoncé qu’il allait saisir la Cour de justice de l’UE pour faire annuler la décision.

Sur les petites routes envahies par les couleurs de l’automne, des clochers blancs ressortent du paysage. C’est aussi ça, la peur des habitants. « Nous sommes chrétiens et ils sont musulmans. Nous avons peur des radicaux islamistes », explique une dame âgée revenant du marché.

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