Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet
Sur les 28 ministres de l'Intérieur, 23 ont voté en faveur de la répartition de ces 120 000 réfugiés comme le proposait la Commission européenne. Entre tous les Etats membres de l'UE, en fin de compte, un pays s'est abstenu, la Finlande et quatre ont voté contre en Europe centrale et orientale, à savoir la Roumanie ainsi que la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie comme on pouvait s'y attendre, vu l'hostilité persistante de ces pays au régime des quotas.
Notons toutefois que la Pologne a fini par se rallier à l'opinion générale. L'effet direct de cette décision est que la règle devra s'appliquer à tous mais l'expression quota a été retirée du texte final. La répartition des réfugiés - 120 000 au total - se fera sur une base volontaire et non plus contraignante comme initialement proposée.
Une bonne nouvelle qui cache quelques divisions
Pour les chefs d'Etat et de gouvernement qui se réunissent, mercredi, à Bruxelles, c'est en partie une bonne nouvelle, car ils espéraient bien ne pas avoir à trancher eux-mêmes sur la question de l'accueil pour pouvoir se concentrer sur l'aide aux pays non-européens, comme la Jordanie ou le Liban, qui accueillent, eux, les réfugiés. « L'Europe a pris ses responsabilités, a déclaré François Hollande, en déplacement à Londres. Elle a été capable d'accueillir, mais avec des conditions et avec des règles, et c'est ce que demandait la France », a-t-il dit lors d'une conférence de presse. « L'accord permet d'avoir enfin ces centres d'informations et surtout d'inscription des réfugiés », s'est-il félicité.
Cependant cette absence d'unanimité est, en soi, porteuse de divisions. La Hongrie refuse, par ailleurs, d'installer des centres d'accueil pour les réfugiés et ne veut pas apparaître comme un pays dit "en première ligne" comme la Grèce et l'Italie. Si les désaccords avec les pays d'Europe centrale persistent, il ne sera pas plus facile de se mettre d'accord sur les solutions de plus long terme sur la gestion de cette crise.