Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
Les 28 chefs d'Etat et de gouvernement souhaitent ardemment que la réunion extraordinaire des ministres de l’Intérieur parvienne à un accord afin de pouvoir ensuite pour leur part se concentrer sur des solutions à plus long terme.
La réunion de mardi sera donc une des trois rencontres de la semaine sur la crise des réfugiés puisqu’une a déjà eu lieu lundi à Prague entre le Luxembourg, qui exerce la présidence semestrielle de l’UE, et les pays d’Europe centrale.
L'Europe centrale hostile à la proposition de Bruxelles
Parmi ces derniers, hostiles à la répartition forcée des réfugiés s’est joint ce lundi le représentant de la Lettonie. Avec ses homologues tchèque, slovaque, polonais et hongrois, ils ont de nouveau exposé leur point de vue au ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn.
Après cette réunion avec les pays d’Europe centrale et orientale, on ne semble pas s’être rapproché d’un iota des propositions initiales de la Commission européenne. La répartition de 120 000 réfugiés supplémentaires paraît d’autant moins garantie que le ministre luxembourgeois a estimé en quittant Prague « qu’il restait du travail », ce qui est souvent un euphémisme. En outre, la République tchèque a remis en question la légalité même des quotas.
Des désaccords politiques de fond
Il s’agissait, par ailleurs, à l’origine de répartir les réfugiés sur une base contraignante et permanente dans l’idée de Jean-Claude Juncker. Déjà la semaine dernière, l’idée d’un système pérenne a été enterrée et ce mardi, on s’attend à ce que le système soit plutôt basé sur le volontariat. En juillet, sur les 40 000 réfugiés à répartir, les Européens n’avaient réussi à s’accorder que sur les quatre cinquièmes et ce, justement, sur une base volontaire.
Les ministres de l’Intérieur vont donc avoir du pain sur la planche pour parvenir à une solution commune, avec un défi supplémentaire à relever: celui des compensations financières que, par exemple, la Hongrie s’apprêterait à rejeter pour ne pas mettre le doigt dans l’engrenage d’un système contraignant.