Migrants: la Bulgarie et la Hongrie renforcent leurs frontières

La Hongrie et la Bulgarie ont consolidé leur dispositif de protection des frontières,  jeudi 17 et vendredi 18 septembre,  pour faire face à l’afflux de migrants, syriens et afghans pour l’essentiel. Par ailleurs, en Bulgarie, le Parlement durcit le ton contre les passeurs.

Après avoir fermé sa frontière avec la Serbie, la Hongrie a commencé à poser une autre clôture de barbelés le long de sa frontière avec la Croatie pour se protéger des migrants qui souhaitent rejoindre l’Europe de l’Ouest.

« Les travaux ont commencé pour construire la fermeture matérielle de la frontière. Il semble que nous puissions nous reposer sur personne, a vivement réagi, le vendredi 18 septembre, Viktor Orban, dans un entretien à la radio publique hongroise, suite à l’afflux de migrants en Croatie voisine depuis la veille. Six cents soldats sont déjà sur les lieux, 500 vont arriver dans la journée, et plusieurs centaines au cours du weekend. 200 agents de police ont été assignés à la frontière », indique-t-il encore.

453 migrants, majoritairement syriens et afghans, sont entrés clandestinement en Hongrie en passant par la Croatie jeudi, selon la police. La Bulgarie renforce ses effectifs à la frontière turque. La Bulgarie, qui craint un afflux de migrants, a également décidé, jeudi 17 septembre, d’envoyer un millier de militaires à sa frontière avec la Turquie. L’armée s’ajoutera ainsi à la police pour des patrouilles à la frontière, dont 30 km sont déjà protégés par une clôture en barbelés qui doit être prolongée.

« Situation compliquée »

« Face à la situation compliquée, a annoncé Gueorgu Kostov, secrétaire général du ministère de l’Intérieur, un plan prévoyant le déploiement de jusqu’à un millier de militaires » sera mis en application d’ici à une semaine, le long de la frontière bulgaro-turque. Ces derniers jours, des centaines de migrants, essentiellement Syriens, se sont rassemblés vers Erdine, une ville au nord-ouest de la Turquie qui avoisine les frontières grecque et bulgare. Selon l’AFP, ils espèrent pouvoir passer par la Grèce et traverser la Macédoine et la Serbie pour rejoindre l’Europe de l’Ouest.

« On ne peut jamais prévoir quelle direction prendra la vague de réfugiés, a souligné le ministre de la Défense Nikolay Nentchev à la radio publique. Si un pays décide de fermer la frontière, ils se dirigent vers une autre frontière. »

Le pays, qui enregistre de manière systématique les réfugiés, les oblige ensuite à passer des mois dans des camps pour attendre leur statut de réfugié. Roumiana Batchvarova, la ministre de l’Intérieur, a, par ailleurs, confirmé jeudi le maintien de le politique.

Le Parlement durcit le ton contre les passeurs

Depuis janvier 2015, 7 400 migrants ont été recensés par la police frontalière. Des milliers d’autres cherchent à transiter illégalement, dont une partie a déjà été arrêtée à l’intérieur du pays et à la frontière bulgaro-serbe.

Le Parlement a alourdi ses sanctions contre les passeurs, jeudi 17 septembre. Ces derniers étaient jusqu’alors condamnés à seulement quelques mois de prison ou à des amendes s’élevant jusqu’à 1 000 leva (500 euros).

Ils risquent désormais dix ans de prison et une amende de 30 000 leva (15 340 euros). Un agent de police ou des douanes qui prend part à ce trafic est, quant à lui, passible de douze ans de prison et d’une confiscation de ses biens.

Les habitants des régions frontalières, nombreux à aider ou conseiller les migrants clandestins, sont également concernés par cet amendement à la loi. Ils s’exposent ainsi à une peine de six ans de prison et à une amende jusqu’à 20 000 leva (10 220 euros).

(avec AFP)

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