Avec notre envoyé spécial à la frontière croato-serbe, Sami Boukhelifa
Les réfugiés qui se pressent aux portes de la Croatie sont majoritairement Irakiens ou Syriens mais il y a parmi eux des Afghans. Tous ne souhaitent qu’une chose : traverser la Croatie d’est en ouest. Ce pays est pour eux une simple route vers l’Europe occidentale.
La marche des migrants se déroule sous une chaleur écrasante : jusqu’à 37 degrés en journée. Ces milliers d’hommes et de femmes portent leurs enfants et leurs sacs à bout de bras ; un effort surhumain, un supplice. Ils veulent parvenir coûte que coûte vers l’Allemagne mais en réalité ils font route vers l’inconnu.
Ils ne savent pas par où passer. Difficile de déchiffrer les panneaux de signalisation écrits en croate. Ils savent qu’ils doivent encore transiter par un autre pays mais lequel ? Beaucoup confondent Slovénie et Slovaquie.
En outre, un autre problème se pose à eux : celui des mines. En effet, le sous-sol du pays regorge encore de dizaines de miliers de ces engins de mort. Afin que les réfugiés se déplaçant à pied ne marchent pas sur l'une d'elles, des citoyens croates indiquent sur une page Facebook les endroits à éviter impérativement.
Les trains sont saturés
Alors il y a aussi les trains. Ils relient la frontière serbo-croate à Zagreb la capitale. Mais ils sont saturés. Les gares, comme celle de Tovarnik, une petite ville frontalière, sont envahies.
A son tour, la Croatie ferme plusieurs points de passage à sa frontière. Plusieurs routes sont également interdites à la circulation. La présidente croate le dit clairement : la Croatie a fait preuve « d’humanité » mais trop de réfugiés entrent sans contrôle. Le pays redoute d'être simplement débordé.
Ce vendredi 18 septembre, les migrants continuent cependant d'entrer en Croatie. Arrivés en bus de Serbie, ils marchent à travers champs pour franchir la ligne frontière. Par ailleurs, Zoran Milanovic, le Premier ministre croate a indiqué que son pays allait convoyer les migrants en direction de la Hongrie. « Quel autre choix avons-nous, (...) c'est légitime », a-t-il déclaré.