Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Sur les 42 républiques, régions et territoires appelés à voter, la Coalition démocratique n'a été autorisée à se présenter qu'à Kostroma, localité rurale au sud de Moscou. Dans les 4 autres circonscriptions où elles avaient prévu de concourir, ses candidats ont été invalidés par l'administration. À Novossibirsk, la troisième ville du pays, le leader local de l'opposition est même poursuivi en justice. Et à Kostroma, l'un des responsables de l'opposition est en prison depuis 40 jours.
Ce n'est donc pas dans les meilleures conditions que l'opposition se présente devant les électeurs. D'autant que de l'autre côté, le parti au pouvoir bénéficie du rouleau compresseur de la propagande. Et des micropartis apparaissent, qui dénigrent l'opposition auprès de la population.
Franchir la barre des 5%
Le pouvoir ne risque pourtant pas grand-chose. Bien que la population subisse la crise de plein fouet, les Russes, fatalistes, ne croient plus au changement par les urnes. Pour la Coalition démocratique, l'objectif est de franchir la barre des 5%, qui lui permettrait de se présenter aux élections législatives de septembre 2016 sans passer par la périlleuse collecte de signatures.
Il lui faut non seulement convaincre les électeurs, mais aussi éviter les fraudes. L'ONG russe Golos invite les citoyens russes à les signaler sur une carte interactive. Plusieurs cas ont déjà été signalés avant même l'ouverture du scrutin.
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