Avec notre envoyé spécial à Horgos (Serbie), Laurent Rouy
Depuis le dernier passage à niveau dans le village serbe de Horgos, une marche de 2 km le long des rails mène à la Hongrie. Beaucoup de migrants hésitent, tant la peur des barbelés ou d'être arrêtés en Hongrie les décourage. Ahmet, 16 ans, fait partie d'un groupe de 17 Syriens : « C'est difficile à la frontière maintenant. Certains disent que c'est dur, d'autres disent que c'est facile. Le problème est que la police hongroise vous attrape, vous met en prison et qu'elle relève vos empreintes digitales. »
Selon Balazs Szalai, un travailleur humanitaire côté hongrois, les réfugiés n'ont rien à craindre de cette procédure : « La Hongrie à une mauvaise loi sur les réfugiés, en contradiction avec les directives européennes. Donc je pense que si les réfugiés donnent leurs empreintes digitales et ensuite vont dans un autre pays, ils pourront y rester tout de même. »
Hésitations
Les groupes hésitent. Pourtant, la voie est libre. A 800 mètres, la police hongroise distribue de l'eau et des sandwichs. Mais les migrants doivent ensuite se rendre pour 24 heures dans un camp de transit.
Pour Kassia el-Ouani, sa femme, et leur bébé de 6 mois, pas question d y aller : « Des Syriens nous ont téléphoné pour nous dire que le camp est vraiment mauvais. Il est sale. Il n'y a pas de docteurs. Aussi nous attendons la nuit. On va essayer d'aller directement à Budapest. »
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Le groupe de Kassia avait trouvé refuge jusqu’ici dans un fourré à 200 mètres du poste de police hongrois : « On se cache, on essaye de trouver un autre chemin, peut-être qu’on a une chance, mais on est fatigués. Tout le monde est très fatigué. Toute la famille. »
Difficile de dire si Kassia a échappé à la police hongroise, qui quadrille le terrain sur une profondeur de 6 km. Quoi qu'il en soit, tous les migrants de dimanche sont entrés en Hongrie sans difficulté.