Une semaine après avoir démissionné, Alexis Tsipras a lancé sa campagne avec une interview sur la chaîne grecque privée, Alpha TV la semaine dernière, demandant aux Grecs de renouveler son mandat. Il estime que depuis l'accord sur le troisième plan d'aide, il n'est plus en droit de continuer à gouverner avec celui de janvier.
Il n'exclut pas des alliances, mais pas avec les partis qui représentent, selon lui, l'ancien système politique. Il parle ici des conservateurs de la Nouvelle démocratie, des socialistes du Pasok et des centristes de la Rivière. Il a donc appelé les électeurs à accorder la majorité à la gauche radicale.
Sondages favorables
Vendredi, le Journal des rédacteurs, classé plutôt à gauche, a publié le premier sondage depuis la démission du premier ministre. Il ne donne que 3 points et demi d'avance à Syriza sur la Nouvelle démocratie, soit 23% des intentions de vote.
Une partie des électeurs pourraient miser sur le dissident de Syriza, Panagiotis Lafazanis, le parti de l'Unité populaire. L'ancien ministre de l'Energie a créé cette formation politique avec 25 autres députés de la gauche radicale. Ils refusent l'austérité et le nouveau plan d'aide, quitte à devoir quitter la zone euro. Cette position ne fait pas encore recette. Ils ne sont pour l'instant crédités que de 3% des voix, ce qui leur permettrait tout juste d'entrer au parlement. Cela pourrait donc seulement affaiblir Syriza.
Les critiques de l'aile droite
Les conservateurs, eux, reprochent à Alexis Tsipras d'avoir provoqué des élections anticipées. Ils visent ici les électeurs qui pensent que l'ancien Premier ministre a eu tort sur cette question : ils représentent d'ailleurs 64% des personnes interrogées par le Journal des rédacteurs. Pour le leader de la Nouvelle démocratie, Alexis Tsipras cherche à échapper à ses responsabilités. Evangelos Meimarakis estime que l'ex-Premier ministre se trouve aujourd'hui dans une situation de panique.
L'enjeu de ce vote, ce sera donc de capter le vote des indécis, très nombreux. Ils constituent en effet le premier parti de Grèce, en représentant un tiers des électeurs. En attendant les élections, le gouvernement par intérim est dirigé par une femme : Vassiliki Thanou, la présidente de la Cour suprême grecque. On devrait en savoir plus sur le programme des partis lors de la rentrée politique. Elle aura lieu comme chaque année à la foire internationale de Thessalonique, ce week-end.