Avec notre bureau de Bruxelles,
Le 5 septembre dernier, Eston Kohver, membre des services de sécurité estonien disparaît étrangement. Pour Tallinn, l'officier est enlevé au poste frontière de Luhamaa dans le sud-est de l'Estonie, par des inconnus venus de Russie, alors qu'il enquêtait sur une affaire de contrebande impliquant la mafia russe.
Faux, rétorque Moscou. Selon les services de sécurité russes, le policier estonien de 44 ans est interpellé, en territoire russe, parce qu'il est en possession d'un pistolet, de munitions, et de matériel audiovisuel pour une mission d'espionnage.
L'affaire éclate en plein sommet de l'Alliance atlantique dominé par la crise entre l'Ukraine et la Russie. Beaucoup y voit une provocation de la part de Moscou à l'encontre de l'Estonie mais avant tout des pays de l'Otan, qui réfléchissent à l'époque à déployer des bases militaires permanentes dans les Etats européens limitrophes de la Russie.
Condamnations occidentales
Un an plus tard, ce verdict est perçu, dans les milieux européens, comme un nouvel affront de la part des autorités russes. Tallinn a immédiatement condamné ce verdict, tout comme la « détention illégale » en Russie d'Eston Kohver, le ministre estonien des Affaires étrangères appelant à « libérer immédiatement » le condamné.
Dans la foulée, Bruxelles, Londres et Washington ont fait de même. « L'UE continue d'appeler la Fédération de Russie à agir en accord avec ses obligations internationales, à libérer immédiatement M. Kohver et à garantir son retour en toute sécurité en Estonie », a indiqué la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, qui se rendra lundi dans ce pays balte pour une visite prévue de longue date. Les Etats-Unis ont fait part, dans le même temps, de leur « profonde préoccupation », préoccupation partagée par le ministre britannique des Affaires européennes, David Lidington.
Mais pour le moment, du côté des Occidentaux, on s’en tient aux condamnations.