Pour eux, c'est une messe de l'Assomption un peu différente des autres. Pour la première fois ces chrétiens d’Orient la célèbrent en France où ils tentent de reconstruire leur vie depuis quelques mois même si ce n'était pas forcément leur but lorsqu'ils ont quitté l'Irak. Leur but est de retrouver leurs villages occupés par l’organisation de l’Etat islamique, explique à RFI Elish Yako, le vice-président de la Coordination des chrétiens d'Orient en danger. « Nos réfugiés qui sont dans les camps disent : si nos villages ne sont pas libérables dans les mois qui viennent, on voudrait demander l’asile ailleurs ».
Rester ici et devenir français, c'est l'objectif de Thomas Saraf, un jeune homme de 20 ans qui a fui son village de la région de Mossoul fin mai avec sa famille. « Je n'ai plus rien, là-bas. J'ai arrêté mes études à l'université, je n'ai plus de maison, plus de village, plus d'amis là-bas... Je n'ai plus rien... C'est impossible de retourner en Irak » raconte le jeune homme.
Deux mois et demi plus tard, Thomas apprend le français auprès de la famille qui l'accueille. Pierre Kohn est chrétien et ne comprend pas l'indifférence de ses compatriotes. « On sent que les gens croient en quelque chose mais ils n’ont pas cette conviction qui passe par l’acte : ces cloches là rappellent que l’on peut faire quelque chose à tous les niveaux ».
Ce midi, ce samedi, le glas de Notre Dame a longuement sonné, pour appeler à la prière mais aussi « à l'amitié et à la fraternité » affirme l'archevêque de Lyon, monseigneur Barbarin qui s'était rendu en Irak auprès des communautés chrétiennes il y a un an.