A la Une : la solidarité avec les chrétiens d’Orient

« Le calvaire des chrétiens d'orient », c'est le titre en Une du Parisien-Aujourd'hui en France. Ce 15 août a une tonalité particulière selon le quotidien. « Aujourd’hui, à midi, en cette fête de l’Assomption qui marque pour les catholiques la montée au ciel de Marie, mère du Christ, les cloches de plus d’une cinquantaine de diocèses sonneront en hommage aux chrétiens d’Orient ». « Cela fait un peu plus d’un an que la prise de Mossoul et de la plaine de Ninive, en Irak, par les jihadistes a chassé les chrétiens de leur terre, l’ancienne Mésopotamie, un des berceaux de la chrétienté », rappelle Le Parisien-Aujourd'hui en France. Cet appel à la solidarité avec ces victimes a été lancé notamment par l’archevêque de Lyon, Mgr Philippe Barbarin. L’opération fait tache d’huile à l’étranger, et les diocèses de Madrid, de Montréal, de Belgique et du Luxembourg s’y associent. Depuis le début de la guerre en Syrie, en 2011, et surtout l’éclatement de l’Irak, l’exode est massif. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les chrétiens irakiens étaient 1,2 million en 2012, il n’en reste plus que 400 000 aujourd’hui. Dans le même laps de temps, ceux qui vivaient en Syrie sont passés d’environ 2 millions à 1 million. La plupart se sont réfugiés dans les pays voisins, au Liban notamment. Une minorité a rejoint l'Europe.

Pax Patriae

Le Parisien-Aujourd'hui en France raconte l'épopée d'une famille irakienne réfugiée en France. On les voit en photo : le père, la mère, les trois enfants, dont une petite fille en bas âge, et puis la grand-mère. Le chemin jusqu’à la France a été long. « Munis simplement d’une valise de vêtements et des papiers d’identité », raconte le père Ayad, la famille a quitté une maison de 316 m2. Leur priorité aujourd'hui : « Trouver un petit logement fixe ». Pour le papa qui cherche du boulot, hors de question de retourner en Irak. « On a échappé à la mort », dit-il. La grand-mère, qui rêve un jour de revoir son pays, insiste : « Nous sommes libres. Et on peut exprimer librement notre chrétienté ». Et dans beaucoup de vos journaux, comme dans Le Dauphiné, on retrouve des photos de ces réfugiés syriens ou irakiens échoués sur les plages des îles grecques. Alors, François-Régis Hutin pose cette question dans l'éditorial de Ouest-France : « Lors du grand exode de 1940, les Français ont su accueillir ceux qui fuyaient les combats. Comment, aujourd’hui, pourrait-on tolérer ce qui se passe sous nos yeux sans réagir plus que nous ne le faisons ? Nous sommes 500 millions d’Européens et nous ne pourrions accueillir dignement quelques centaines de milliers de réfugiés ? »

Japon : la voix du souvenir

Libération revient sur la capitulation japonaise le 15 août 1945 devant les forces alliées. Il avait des petites lunettes ovales métalliques, la mèche bien peignée sur le côté. Bel homme, c'était « un dieu vivant » dans son pays, selon Libération. Cet enregistrement historique de l'annonce de la défaite par l’ex-empereur Hirohito, un son classé pendant 70 ans, vient de ressortir des archives. C'est l'actuel empereur Akihito, fils de Hirohito, qui serait à l’origine de sa restauration et diffusion. « Akihito, qui a accédé au trône en 1989, a toujours pris ses distances avec le passé militariste du Japon, souligne Libération, qui brosse un portrait assez élogieux de ce dernier. On le retrouve d'ailleurs en photo, avec à peu près la même allure que son père, c'est-à-dire beaucoup, à côté de l'impératrice Michiko, dans un kimono impeccable. Toujours selon Libé, à la différence de nationalistes de la trempe du Premier ministre Shinzo Abe qui n'expriment que peu de remords pour les atrocités commises par le Japon durant la guerre, Akihito invite régulièrement les Japonais à « étudier et tirer les enseignements de l’histoire de cette guerre ». Akihito, Naruhito, 55 ans, n’a pas vécu le conflit mondial mais s'alarme du fait que la « mémoire de la guerre s’évanouisse », au moment où le Japon est en train de reconstituer son armée avec, notamment, une nouvelle loi voulue par le Premier ministre Abe qui autorise désormais le déploiement des soldats nippons à l’étranger.

La bataille navale

Philippe Gildas, Yves Mourousi, Alain Jérôme… Toutes les vedettes de la télé sont montées un jour à l’abordage : « Allez Eric Tabarly, il vous agace Colas ? » « Dites-le, Alain Colas, vous avez dépassé le maître Tabarly ? » Le Monde débute ainsi cet article touchant sur la rivalité entre les deux frères ennemis de la mer dans les années 1960-70.

Deux capitaines courageux, lit-on, ancien contre moderne, terrien contre marin, taiseux contre volubile… Avant d'être son principal concurrent, Alain Colas comme Kersauzon, avait été un des marins de Tabarly sur le célèbre Pen Duick. Le Monde revient sur cette période de grande amitié entre les deux hommes. C'est Tabarly qui lancera la carrière de Colas. A la barre de son célèbre bateau Manureva, Colas va même s'imposer en remportant plusieurs courses, dont la transat en 1972, au détriment de Tabarly. Leur rivalité avait pris une telle ampleur, qu'elle s'était immiscée sur le terrain politique, apprend-on dans Le Monde. Alain Colas était de gauche, Éric Tabarly clairement de droite. Les deux champions, à 20 ans d'intervalle, Colas le premier en 1978, le deuxième Tabarly en 1998, disparaîtront en mer. « Toi qui rêva des îles et qui jamais n'arriva, là-bas », dit la très belle chanson d'Alain Chamfort, écrite par Serge Gainsbourg, en hommage à Alain Colas. Ces paroles rappellent le sort de beaucoup de réfugiés aujourd'hui.

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