Avec notre envoyé spécial sur l'île de Kos, Daniel Vallot
La situation reste très tendue, notamment aux alentours du stade où les candidats à l'émigration doivent se faire enregistrer auprès des autorités pour pouvoir ensuite quitter l’île de Kos et se rendre à Athènes. Autour des deux entrées de l'enceinte sportive, des centaines de migrants et de réfugiés attendent de pouvoir pénétrer à l’intérieur. Régulièrement, des incidents éclatent entre eux et les forces de police. A plusieurs reprises, les policiers débordés ont fait usage de leurs matraques pour dégager les abords du stade.
La plupart des arrivants sont des Syriens. Ils sont passés par la Turquie et ont choisi de se rendre sur cette île de Kos parce qu’elle est très proche de la Turquie. D’ici, on peut voir cette dernière à l’œil nu. La traversée, même si elle reste périlleuse, est beaucoup moins dangereuse que pour gagner l’Italie. Une fois arrivés, les migrants n’ont qu’un seul objectif : se faire enregistrer et obtenir le document qui leur permettra de prendre un ferry jusqu’à Athènes, la prochaine étape de leur long périple vers la sécurité, et vers ce qu’ils espèrent être une vie meilleure.
Une réponse avant tout sécuritaire de la part des autorités
Les autorités grecques ont fini par réagir mercredi. Plusieurs mesures ont été annoncées, et la réponse est d’abord policière : quarante policiers anti-émeutes ont été envoyés sur l’île pour y maintenir l’ordre, ceux-là même qui ont été déployés autour du stade. Des renforts ont également été envoyés pour accélérer les démarches administratives et la délivrance du fameux laissez-passer que les arrivants veulent obtenir. Par ailleurs, le gouvernement grec a annoncé qu’un bateau pouvant héberger jusqu’à 2 500 personnes serait envoyé immédiatement à Kos.
Chaque nuit, de nouvelles embarcations arrivent sur l'île pour y débarquer des groupes de migrants. C’est un flot continuel d’arrivées. L’une de ces personnes confiait mercredi à RFI que ce flot n’était pas près de s’arrêter. Selon lui, de l’autre côté de la mer, en Turquie, ils sont des milliers et des milliers à attendre leur tour, déterminés à venir coûte que coûte sur le sol européen.