Y a-t-il vraiment des terroristes du groupe EI parmi les migrants?

« Parmi les migrants, nous avons des terroristes de Daech qui s’infiltrent », a affirmé ce mardi Christian Estrosi sur France Info. Pourtant, au-delà des appels à la vigilance de certains responsables européens, aucun cas de terroristes infiltrés parmi des migrants n'a encore été signalé à ce jour.

Invité de France Info ce mardi matin, le député-maire Les Républicains de Nice Christian Estrosi a déclaré que des terroristes de l’organisation Etat islamique s’infiltraient parmi les migrants. « Nous le savons, les services de renseignements ne cessent de nous alerter là-dessus », a-t-il affirmé, réclamant de la part de l’Europe des mesures de fermeté pour « endiguer les flux migratoires au sud de l’Europe ».

A ce stade, aucun jihadiste de l'organisation Etat islamique n'a encore été détecté parmi les migrants affluant de Libye vers l'Europe. Des côtes libyennes où partent actuellement la plupart des bateaux, aucun n'a encore pris la mer à partir d'un territoire sous contrôle du groupe EI. La plupart des chaloupes partent au contraire de zone sous contrôle des milices Fajr Libya, comme Zouara ou encore la capitale Tripoli, et dont les forces combattent le groupe Etat islamique.

Pour autant, en mars, Gilles de Kerchove, coordinateur de l’UE pour la lutte contre le terrorisme, appelait Frontex, l’agence européenne de contrôle des frontières, à la vigilance face au risque d’infiltration en Europe de jihadistes se faisant passer pour des réfugiés. De son côté, le gouvernement allemand indiquait ces derniers jours ne disposer « d'aucun élément tangible » permettant d'affirmer que des combattants de l'organisation EI se fassent passer pour des réfugiés, sans pour autant exclure qu'ils décident un jour d'utiliser des filières de passeurs en Libye ou en Syrie à des fins terroristes.

Dans ses communiqués, la branche libyenne du groupe EI n'a jamais évoqué une telle hypothèse, mais l’organisation a diffusé à deux reprises des photos de conversions de migrants subsahariens dans la ville de Syrte qui dispose d'un port en Libye et qui est sous son contrôle depuis février dernier.

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