Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
La signature du HSB apparaît pour la première fois en mars 2014 lors d'un attentat contre une revue proche de l'organisation Etat islamique. Depuis, on n’en avait plus entendu parler. Leur dénomination de groupe, « marxiste léniniste maoïste », tendrait à les rapprocher du groupuscule Tikko, l’Armée de libération des travailleurs et paysans de Turquie. On n’en sait guère plus à leur sujet, si ce n’est qu’ils sont très proches idéologiquement du DHKP-C qui a revendiqué l’attentat contre le consulat américain.
L'extrême gauche considère donc désormais que le gouvernement turc fait entièrement cause commune avec les islamistes les plus radicaux. Elle promet de viser indistinctement les deux cibles, comme si elles n'en étaient qu'une seule. C’est aussi le cas du HPG, les forces de défense populaire, la branche armée du parti kurde PKK, qui depuis quelque temps, s’en prend à des éléments notables ou présumés du groupe Etat islamique à Istanbul.
Cette gauche extrême se sent clairement et doublement menacée par les islamistes et par l’Etat turc auxquels elle déclare la guerre, ce qui constitue un risque certain de glissement vers la guerre civile. Car il est indubitable que la spirale de la violence, avec des lynchages, des agressions et même des attentats comme à Suruç de sympathisants de gauche et pro-kurdes, est bien engagée entre droite religieuse et extrême gauche.