Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve l'avait annoncé mercredi : 120 policiers ont été mobilisés en renfort à Calais. Ils s'ajoutent aux 300 déjà présents dans la région et dont la tâche est entièrement dédiée à la lutte contre l'immigration clandestine. Un renfort souhaité par Eurotunnel et qui, à l'en croire, porte ses fruits. Un porte-parole de la société estime, ce vendredi, que le site « subit beaucoup moins de perturbations »
Ces renforts français s'ajoutent aux mesures prises par Eurotunnel et les Britanniques. Eurotunnel a doublé ses effectifs de surveillants – près de 200 personnes – et installé clôtures et caméras infrarouges.
David Cameron, de son côté, a annoncé ce vendredi à la sortie d'un conseil de crise Cobra organisé en urgence qu'il voulait envoyer plus de policiers et de chiens de détection sur les côtes françaises, rapporte la correspondante de RFI à Londres, Marina Daras. « Cette situation n'est pas acceptable et c'est la priorité de ce gouvernement de faire tout ce qui est en son pouvoir pour y remédier, a martelé David Cameron. Je dois m'entretenir avec le président Hollande aujourd'hui, et nous souhaitons travailler main dans la main pour apaiser les tensions de ce côté de la frontière. Nous nous sentons très concernés par ce problème et nous savons que la situation nécessite plus d'efforts. » Le gouvernement britannique avait déjà annoncé deux kilomètres de barrières supplémentaires autour du site d'Eurotunnel, cette semaine.
Le Royaume-Uni et la France ont fait front commun cette semaine durant la visite de Bernard Cazeneuve à Londres, où il avait rencontré la ministre britannique de l'Intérieur Theresa May. Elle avait déjà alors annoncé une rallonge de 10 millions d'euros pour sécuriser le terminal d'Eurotunnel.
Le ministre de l’Intérieur français Bernard Cazeneuve a réagi à l’annonce de David Cameron, à l’issu du dernier Conseil des ministres avant la trêve estivale. « J’ai demandé aux Britanniques de prendre part aussi à l’accueil des demandeurs d’asile pour ceux qui sont éligibles à l’accueil en Grande-Bretagne parce qu’ils y ont de la famille ou parce qu’ils répondent aux critères. La France n’a pas vocation à assumer cela tout seul », a-t-il rapporté. Soulignant « la qualité » de la collaboration entre les gouvernements français et britannique, Bernard Cazeneuve en a profité pour dénoncer le traitement médiatique de certains tabloïds britanniques, leurs « outrances, approximations et excès ».
Mais la pression migratoire reste très forte et l'attrait du Royaume-Uni est inchangé. Et plutôt que de dissuader de tenter une dangereuse traversée, rendre le passage le plus court infranchissable pourrait pousser les candidats à l'immigration clandestine vers l'île à choisir d'autres voies le long du littoral.