Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy
Force est de constater qu'au Portugal, la sardine se raréfie. En 2010, il s’en est pêché 90 000 tonnes, contre 16 000 cette année.
Les conserveries qui absorbent la plus grosse part de cette pêche ont dû importer 70 % de leur matière première, du Maroc, d’Espagne et de France. Un peu ironique quand on sait que la France est le premier importateur de sardines en boites du Portugal.
Mais pour les pêcheurs lusitaniens, le pire est à venir. Le Conseil international pour l’exploration de la mer, le CIRES, vient en effet de recommander pour 2016 un quota limité à 1 587 tonnes. Soit 10 % de la quantité autorisée cette année, déjà considérée comme dérisoire. Le secteur s’inquiète pour les 5 000 pêcheurs de sardines. L’avis du CIRES n’est justement qu’un avis, il est destiné à tenter d’enrayer la diminution des stocks.
Le réchauffement des eaux et la surconsommation sont responsables de la disparition des sardines. A Lisbonne, en juin, on lui voue un véritable culte, c’est même l’emblème de la capitale. Il s’en mange 13 toutes les secondes, soit 1 million par jour.