Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson,
Les ailerons de requins fraichement découpés étaient encore en train de sécher. Ils occupaient des hangars entiers dissimulés sous des bâches en plastique. D'autres, déjà secs, étaient entassés dans des sacs prêts à être exportés vers les marchés asiatiques pour être transformés en soupe ou médicaments.
Leur valeur à destination était de près d’un million d’euros, la valeur du massacre de quelque 50 000 requins. L’opération policière a eu lieu à Manta, l'un des principaux ports de pêche de l’Equateur. Après un mois et demi d’enquête, l’opération requin a été lancée. Plus de 90 agents ont investi neuf immeubles de la ville. Six personnes ont été arrêtées dont une de nationalité chinoise. Elles ont été accusées d’atteinte à la faune sylvestre.
Le vice-ministre de l’Intérieur n’a pas exclu de nouvelles arrestations, en particulier de fonctionnaires corrompus des organismes de contrôle. En Equateur, la pêche intentionnelle de requins est interdite, mais pas la pêche occasionnelle lorsque les requins sont, par exemple, capturés avec des thons.