La colère des Ouïghours de Turquie

La Thaïlande a renvoyé en Chine une centaine de migrants Ouïghours, minorité musulmane et turcophone chinoise. Ce refoulement viole le droit international, ont déclaré les Nations unies et les ONG de défense des droits de l'homme. Depuis le début du ramadan, de nombreuses manifestations ont lieu en Turquie. Jeudi 8 juillet, le consulat thaïlandais d'Istanbul a été saccagé.

Les Ouïghours remis mercredi aux autorités chinoises font partie d'un groupe de 300 personnes emprisonnées depuis plus d'un an en Thaïlande pour être entrées clandestinement dans le pays, et qui affirmaient être de nationalité turque.

Il y a une dizaine de jours, Bangkok avait d'ailleurs envoyé 170 d'entre eux en Turquie. Une première dans le traitement réservé à ces clandestins. Mais la junte affirme avoir eu la preuve que les Ouïghours qui ont été renvoyés mercredi sont de nationalité chinoise. La Thaïlande assure par ailleurs avoir reçu de Pékin l'assurance qu'ils seront bien traités. Une affirmation jugée ridicule, selon les organisations de défense des droits de l'homme, qui affirment qu'une fois en Chine, ils risquent en réalité la prison, la torture ou la disparition forcée.

Répression culturelle, religieuse et économique

Quant aux Ouïghours qui sont toujours en prison en Thaïlande, leur sort reste incertain. Musulman et turcophone, le peuple ouïghour de la province du Xinjiang est victime d'une sévère répression culturelle, religieuse et économique de la part des autorités chinoises. Ses intellectuels et ses militants sont systématiquement soupçonnés par Pékin de séparatisme et de terrorisme.

À Istanbul, plus de 200 manifestants ont saccagé le consulat thaïlandais ce jeudi 8 juillet, pour protester contre le renvoi des Ouïghours en Chine. Et depuis le début du ramadan, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de Turquie pour dénoncer la répression des autorités chinoises.

→ À (RE)LIRE : Chine: Pékin accentue la répression contre les Ouïghours

Partager :