« L'argent, maudite engeance, fléau des humains ! Qui ruine les cités, chasse les hommes de leurs maisons », tweete un internaute en citant un extrait de la pièce antique Antigone rédigée par Sophocle en 442 av. J.-C. Vingt-cinq siècles plus tard, cette tragédie grecque rebaptisée #Grexit fait salle comble sur tous les réseaux sociaux européens.
L’annonce d’Alexis Tsipras de soumettre au référendum ce 5 juillet les dernières propositions faites par les créanciers pour résoudre le déficit des comptes publics du pays a déclenché une avalanche de messages. Et quand le Premier ministre grec a appelé ses concitoyens à voter « non » pour s’opposer aux conditions du plan de sauvetage formulé par les Européens, la Toile s'est aussitôt embrasée.
Les « y’a qu’à » et les « faut qu’on » pleuvent. « Je maintiens qu'il faut aider les Grecs mais il faut aussi qu'ils fassent des réformes », lit-on chez un internaute. Le ton monte : « Le parti Syriza d’Alexis Tsipras a fait croire aux Grecs qu'ils pouvaient tenir tête à toute l'Europe. Le résultat est pathétique », fulmine un autre participant.
Une dramaturgie efficace
La dramaturgie de la crise se poursuit sur le Web après l'annonce de la fermeture des banques du pays et l'instauration d'un contrôle des capitaux. « Le plan de déstabilisation financière et politique de la Grèce est en cours », accusent certains. Les propos dérapent : « Il faut absolument dissoudre le gouvernement européen et non la Grèce. » Les tweets volent de plus en plus bas. « Vite, un coup d'Etat par un brave colonel ! SVP. » Les adeptes du complot se réveillent : « À bas l'Europe qu’ils veulent construire pour nous détruire ! »
Comme d’habitude, de nombreux « twittos » s’amusent de la situation en publiant des photomontages comme celui d’un distributeur de billets vide affichant à l’écran « Demande à Merkel », avec cette légende : « Les distributeurs crient vengeance ». Une image détournée de la série Les Simpson qui parodie un journal télévisé circule sur les réseaux sociaux, en bas de l’écran, on peut lire : « L'Europe met la Grèce en vente sur eBay ».