Avec notre envoyée spéciale à Lesbos, Charlotte Stiévenard
Dans une boutique familiale du centre-ville de Mytilène, Nikos Tsikoulos vend des fenêtres depuis six ans. Malgré la crise, le trentenaire arrive à s'en sortir. Mais alors qu'il voudrait maintenant ouvrir aussi un café grâce à l'argent d'un programme européen, il est pour l'instant bloqué.
« Maintenant, je veux investir un peu d'argent sur l'île de Lesbos, explique ce commerçant. Je veux ouvrir un magasin, dans le coin de Iera, mais j'attends qu'ils ouvrent le programme pour que je puisse obtenir de l'argent. Tout dépend des négociations entre Tsipras et les autres pays. Si quelque chose va mal, je ne sais pas ce qui va arriver demain. »
Sur cette île grecque proche de la Turquie, beaucoup d'habitants s'en sortent avec le tourisme. C'est le cas de Katerina Spaveli, qui possède une petite agence de voyages au port. Si elle a entendu parler de quelques annulations à cause des négociations, pour elle, l'impact est marginal. « Les hôtels n'ont pas beaucoup d'annulations jusqu'ici, car tous ces charters ont déjà été payés, confirmés il y a un an, et ils ne sont pas faciles à annuler. »
Mais même si la crise paraît plus facile à vivre sur les îles grecques que sur le continent, Katerina Spavelli comme les autres commerçants attend pour investir. Elle estime que si manque à gagner il y a, il ne se fera sentir que l'année prochaine.