Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère
Une clôture de 4 mètres de haut sur 175 km de long. C'est le projet du gouvernement hongrois qui veut endiguer le flux de migrants. Selon les autorités, la Hongrie serait le pays le plus touché par l'immigration illégale. En réalité, les demandeurs d'asile, qui sont surtout des Afghans et des Syriens, ne restent que quelques jours en Hongrie. Ils fuient aussitôt vers le nord de l'Europe. Contrairement à la Grèce ou à l'Italie, la Hongrie ne fait face à aucune crise humanitaire.
Mais Viktor Orban s'est emparé de ce thème qui lui permet de gagner sur plusieurs tableaux. L'annonce de la construction du mur intervient à quelques jours du sommet européen sur l'immigration. Cela permettra à Viktor Orban de se poser en homme fort, et en gardien de la frontière Schengen.
Le mur est aussi le couronnement de sa campagne contre les réfugiés. Depuis l'attentat contre Charlie Hebdo, Viktor Orban présente tous les migrants comme des terroristes potentiels. Dans les rues de Budapest, sur des affiches financées par le gouvernement, on peut lire des slogans xénophobes. Viktor Orban ne bâtit pas seulement un mur de briques. Pour récupérer des électeurs, il construit aussi le mur de la haine.