Les échanges entre certains des ministres européens de l'Intérieur, réunis à Luxembourg, ont tourné au vinaigre. Le ministre italien Angelino Alfano a dénoncé le blocage de la frontière française à Vintimille, comme une « entrave à la libre circulation des citoyens », alors que son homologue français Bernard Cazeneuve a demandé aux autorités de Rome de mettre en place un dispositif de sélection des migrants arrivés sur son territoire, si elles veulent bénéficier de la solidarité de leurs partenaires européens.
« Nous sommes en faveur de la solidarité, mais pas de solidarité sans responsabilité », a martelé le ministre français de l'Intérieur, au cours d'un point de presse commun avec son homologue allemand Thomas de Maizière, après la rencontre avec Angelino Alfano.
En tout, une dizaine d'Etats membres de l'Union, dont l'Espagne, refusent le caractère obligatoire de la relocalisation des migrants demandeurs d'asile, proposée par la commission européenne. La France, de son côté, conteste les modalités de répartition des demandeurs d'asile entre les différents pays, et veut empêcher aussi que ce mécanisme ne devienne permanent. Ces atermoiements exaspèrent l'Italie, qui a dû prendre en charge 60 000 personnes arrivées par la mer depuis le début de l'année.