Erdogan sort du silence et appelle les partis à former un gouvernement

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est exprimé jeudi 11 juin pour la première fois en direct à la télévision, quatre jours après l'échec du Parti de la justice et du développement (AKP) qu'il a dirigé pendant 12 ans. Il a appelé à la formation rapide d'un gouvernement, en évitant soigneusement de s'impliquer dans le débat politique, ce qui lui avait été reproché pendant la campagne, où il s'était clairement engagé en faveur de l'AKP.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Le verdict des urnes semble avoir été assimilé et digéré par Erdogan qui, après près de 4 jours de silence, s'est présenté en président non partisan, responsable et rassembleur. « Les électeurs n'ont pas désigné de parti majoritaire, a-t-il dit, mais cela ne veut pas dire que le pays doit se retrouver sans gouvernement. »

Sans même prononcer le mot « coalition », pour bien montrer qu'il ne se mêlait pas de l'arithmétique parlementaire et de la recherche d'une majorité gouvernementale, il a appelé les chefs de parti à « faire preuve de responsabilité, à dépasser leur ego et à parler au nom du bien commun plutôt qu'en leur nom propre ».

Dissiper les doutes

Il a même tenu à dissiper les doutes sur le sens de sa rencontre avec l'ancien président du parti d'opposition CHP, Deniz Baykal. « C'était mon devoir de le rencontrer en tant que doyen du Parlement », a-t-il précisé, sans même évoquer sa préférence pour le poste de président de l'Assemblée, qui serait le numéro 2 de l'Etat dans l'ordre protocolaire.

M. Erdogan a insisté sur le fait que la Turquie devait « continuer à aller de l'avant et éviter à tout prix l'instabilité, alors que, depuis 12 ans, elle a tant fait de progrès ». Son intervention a fait plutôt bon effet, et rassuré quelque peu sur son rôle dans la transition en cours.

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