Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Le verdict des urnes semble avoir été assimilé et digéré par Erdogan qui, après près de 4 jours de silence, s'est présenté en président non partisan, responsable et rassembleur. « Les électeurs n'ont pas désigné de parti majoritaire, a-t-il dit, mais cela ne veut pas dire que le pays doit se retrouver sans gouvernement. »
Sans même prononcer le mot « coalition », pour bien montrer qu'il ne se mêlait pas de l'arithmétique parlementaire et de la recherche d'une majorité gouvernementale, il a appelé les chefs de parti à « faire preuve de responsabilité, à dépasser leur ego et à parler au nom du bien commun plutôt qu'en leur nom propre ».
Dissiper les doutes
Il a même tenu à dissiper les doutes sur le sens de sa rencontre avec l'ancien président du parti d'opposition CHP, Deniz Baykal. « C'était mon devoir de le rencontrer en tant que doyen du Parlement », a-t-il précisé, sans même évoquer sa préférence pour le poste de président de l'Assemblée, qui serait le numéro 2 de l'Etat dans l'ordre protocolaire.
M. Erdogan a insisté sur le fait que la Turquie devait « continuer à aller de l'avant et éviter à tout prix l'instabilité, alors que, depuis 12 ans, elle a tant fait de progrès ». Son intervention a fait plutôt bon effet, et rassuré quelque peu sur son rôle dans la transition en cours.
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