Aux cris d'« Erdogan assassin », plusieurs centaines de partisans du HDP ont défilé ce samedi matin à Diyarbakir sur les lieux des attentats derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire « la paix malgré tout ». Les dirigeants du parti ont appelé au calme.
La campagne électorale a été entachée de nombreuses violences contre le HDP. Ce parti pro-kurde pourrait recueillir plus de 10 % des voix aux élections législatives, ce qui remettrait en question les projets de présidentialisation du régime de Recep Tayyip Erdogan. Le président turc a réagi aux derniers attentats en parlant de provocation. Contesté au sein même de son propre parti, l’AKP, il est accusé de dérive autoritaire. Paradoxalement il reste très populaire et la pression est très forte sur l’opposition.
Les mesures de sécurité ont été renforcées pour les réunions du HDP qui a été la cible de plus de 70 attaques violentes au cours de la campagne électorale, dont un double attentat à la bombe le mois dernier qui a fait six morts.
Jeudi, à Erzurum, un millier de militants nationalistes ont tenté de perturber une réunion publique organisée par le chef de file du Parti démocratique du peuple. Les nationalistes turques ont mis le feu à un minibus aux couleurs du HDP, blessant grièvement son chauffeur. La veille, dans une autre ville de l'Est, le conducteur d'un autocar de campagne du même parti kurde, avait été mortellement atteint par des tirs d'origine encore indéterminée.