Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
A quelques minutes d'intervalle, les deux déflagrations se sont produites de part et d'autre à quelques dizaines de mètres de la scène où le co-président du HDP (Parti démocratique du peuple), Selahettin Demirtas, allait apparaître, et à quelques minutes de son discours. Autant dire que l'attentat le visait sans doute directement. Après les explosions, il a d'ailleurs été rapidement éloigné et mis à l'abri pour prévenir toute éventuelle tentative d'agression.
En deux mois de campagne, il y a eu plus de 200 attaques directes contre les bureaux, véhicules ou militants du HDP, mais aucune enquête n'a toujours été ouverte, souligne la presse. Depuis quelques jours, ces attaques avaient gagné en intensité, avec un chauffeur assassiné après torture à Bingöl et un autre brûlé vif dans sa camionnette à Erzurum. Il est toujours entre la vie et la mort. Le 18 mai, une double attaque à la bombe simultanée dans les villes d'Adana et de Mersin avait fait plusieurs blessés et d'importants dégâts.
Selahettin Demirtas a appelé au calme et promis de maintenir son dernier meeting ce samedi à Van, tout en se disant sûr de mener son parti à la victoire, c'est-à-dire à franchir le seuil des 10% qui lui assurera une représentation au Parlement.