Dette grecque: rencontre entre Tsipras et Juncker à Bruxelles

Les créanciers d'Athènes et le Premier ministre grec vont-ils trouver un terrain d’entente ? Une rencontre a lieu, ce mercredi soir à Bruxelles, entre Alexis Tsipras et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Objectif : trouver un accord sur les différentes réformes nécessaires au déblocage de la dernière tranche d'aide à la Grèce (7,2 milliards d'euros). Le temps presse ; vendredi, Athènes doit rembourser 300 millions d'euros au Fond monétaire international.

François Hollande se veut optimiste : « Nous sommes à quelques heures d'un possible règlement. » Mais, tempère-t-il, « trop demander à la Grèce pourrait empêcher le retour de la croissance en Grèce, mais ne rien demander aurait des conséquences pour l'ensemble de la zone euro ».

Rien ne sera donc aisé. Depuis des semaines, et même des mois, la Grèce négocie avec ses créanciers sur une sortie de crise. En vain. Le pays est désormais au pied du mur, car vendredi tombe l'échéance du remboursement d'un prêt de 300 millions d'euros au FMI. Suivront d'ailleurs plusieurs autres échéances dans les semaines à venir, puisque la Grèce doit rembourser en tout près de 9 milliards d'euros au FMI et à la Banque centrale européenne entre juin et août.

Les retraites, un point-clé

Alors, où la Grèce trouvera-t-elle l'argent ? La dernière tranche d'aide au pays est toujours bloquée. Lundi, Angela Merkel s'est empressée de réunir en urgence les principaux protagonistes, hors Alexis Tsipras, dans une tentative de peser sur l'issue de la crise à la veille d'un sommet du G7 en Bavière. Les créanciers d'Athènes ont posé leurs exigences, avec une série de propositions communes. Le Premier ministre grec a aussitôt répliqué avec un document de 46 pages de réformes et des mesures budgétaires.

Deux projets sont donc sur la table. L'un des points les plus sensibles porte sur les retraites. Le système grec des retraites a déjà été réformé par le gouvernement précédent. Avant la crise, les Grecs pouvaient en effet toucher une pension minimum dès qu’ils avaient travaillé quinze ans. Mais depuis 2010, l’âge légal de la retraite a été repoussé à 62 ans pour une durée de cotisation de 40 ans. Problème : 62 ans, c'est six ans de moins que les Allemands. Un système encore trop généreux, selon le FMI, et qui plombe les dépenses publiques grecques.

Système subventionné

Les retraites pèsent aujourd'hui 17 % du produit intérieur brut (PIB) grec. C'est le niveau le plus élevé en Europe après l’Italie. La faute à l'explosion des pré-retraites, qui ont accompagné les faillites des entreprises et les suppressions de postes de fonctionnaires. Mais pas uniquement, puisque malgré l'austérité, les pensions ont à peine baissé ces dernières années. La retraite moyenne en Grèce atteint 1 150 euros par mois, soit 70 % du salaire moyen.

Par comparaison, en Allemagne, un retraité dans le même cas, ne perçoit que 50 % du salaire moyen, soit 1 280 euros par mois - les Allemands sont mieux rémunérés. L'effort à consentir sur les retraites, c'est donc l'un des points durs qui opposent Athènes à ses créanciers. Carrée, l'Allemagne a d'ores et déjà prévenu que ce seront les propositions de réformes des créanciers qui serviraient de base aux discussions, et non celles d'Athènes.

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