Flambée de violences dans l'est de l'Ukraine

De violents combats - les plus violents depuis fin février - ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi à l’ouest de Donetsk. Les officiels Ukrainiens parlent d’une offensive d’envergure de la part des séparatistes, qui démentent et imputent la responsabilité des violences aux forces ukrainiennes. Ces affrontements ont fait 24 victimes en 24 heures, selon des bilans des autorités ukrainiennes et des séparatistes, publiés ce jeudi 4 juin.

Selon un communiqué de l’état-major de l’armée ukrainienne, les combattants séparatistes ont engagé 10 chars et 1 000 hommes contre les forces loyalistes dans le secteur de Maryinka, ville située à 15 kilomètres à l’ouest de Donetsk.

Les témoins parlent de combats très violents, qui auraient été ininterrompus pendant 12 heures, selon le ministre ukrainien de la Défense. L’armée ukrainienne affirme avoir riposté à l’aide de l’artillerie lourde en faisant usage d’armes qui se trouvaient auparavant dans une zone plus éloignée de la ligne conformément aux accords de paix de Minsk. Réagissant à ces affrontements meurtriers, Petro Porochenko a estimé que la menace d'une reprise à grande échelle des attaques des rebelles prorusses demeure « gigantesque », lors de son discours annuel au Parlement ukrainien, affirmant par ailleurs que plus de 9 000 soldats russes se trouvaient actuellement en Ukraine.

Tirs croisés

De leur côté, les rebelles démentent mener des actions offensives et accusent les militaires ukrainiens d'avoir tué au moins 15 personnes dans les bombardements.
Signe supplémentaire de la gravité de la situation, Moscou a dans un premier temps commenté les combats par la voix du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui dénonce des « provocations » de l'armée ukrainienne. A son tour, Sergueï Lavrov est ensuite monté au créneau. Pour le chef de la diplomatie russe, le processus de paix dans l'est de l'Ukraine risque clairement de « voler en éclats à cause des actes des autorités de Kiev ».

Cette nouvelle flambée de violence remet un peu plus en cause les accords de paix conclus le 12 février dans la capitale biélorusse. Elle se traduit aussi par de nouvelles complications pour les habitants, provoquant des coupures d'électricité et rendant les déplacements encore plus délicats. En raison des tirs, tous les postes de contrôle permettant de passer de la zone tenue par les rebelles en territoire sous contrôle de Kiev ont été fermés à la circulation.

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