Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu
La corruption ne sera automatiquement poursuivie qu’en cas de menace à l’intérêt public. Le Parlement suisse a finalement édulcoré la proposition de loi présentée par le gouvernement visant à renforcer l’arsenal de lutte à disposition de la justice.
Paradoxalement, en plein scandale de la Fifa, les élus ont fait machine arrière. Alors qu’ils pouvaient tirer immédiatement les leçons de l’affaire Blatter, ils ont freiné des quatre fers.
Certes le Code pénal sera relativement durci, mais le projet qui prévoyait de poursuivre d’office la corruption est modifié profondément. Les sénateurs ont conditionné l’action de la justice à la menace de l’intérêt public, une notion qui reste à définir.
Voilà plus de deux ans que le dossier était sur les rails. La Fifa et le Comité international olympique s’en étaient émus, estimant être exagérément dans le viseur. L’exécutif, soutenu par le procureur de la Confédération, voulait passer outre. Et personne n’imaginait que leurs doléances, alors que les pratiques de la Fifa sont mondialement dénoncées, seraient de la sorte entendues. On peut donc légitimement s’interroger sur les motifs qui ont inspiré les parlementaires.