« Sepp Blatter a été réélu pour un cinquième mandat à la tête de la Fifa alors qu'un scandale de corruption avait éclaté quelques jours auparavant. Pourtant le chef des chefs du foot international n'a montré aucune gêne », constatait ce mardi matin le Washington Post. Mais avec les nouvelles révélations du New York Times, les jours tranquilles de Sepp Blatter étaient comptés. C'est en tout cas ce qu'estimait le Los Angeles Times en écrivant : « Si les informations concernant Valke se révèlent exactes, le scandale n'est plus qu'à deux doigts de Blatter ».
Alors que le Chicago  Tribune s'interrogeait « pourquoi nous ignorons délibérément  des scandales de corruption qui frappent le sport mondial », le Denver  Post estimait au contraire que les États-Unis avaient raté une  occasion de se taire. « Pourquoi le Département américain de la Justice pense  devoir sauver le foot, un sport qui nous est toujours resté étranger? "Trop  c'est trop", s'était exclamée la nouvelle ministre Loretta Lynch. Et les  fans de foot dans d'autres pays du monde la remercient. En effet, poursuit  l'éditorialiste, les Américains font le travail que les gouvernements  étrangers devraient faire, mais ne feront pas, surtout si les Américains sont  toujours là pour remettre le monde sur le droit chemin ». Et le Denver  Post de conclure : « On ferait bien de s'armer  d'un tout petit peu plus d'indifférence au regard de problèmes qui ne changent  pas la face du monde et qui concernent à peine les États-Unis ».
Les ramifications du scandale de la Fifa mènent aussi au Brésil. Le  journal  O Globo écrit en Une que l’ancien président de la  Confédération brésilienne de football, Ricardo Teixeira, se trouve dans le  collimateur de la justice. Une enquête à son encontre a été ouverte  pour blanchiment d’argent, fraude fiscale, évasion de capitaux et falsification  de documents. Les faits reprochés concernent la période de 2009 à 2012. Ricardo  Teixeira était alors chargé de préparer la Coupe du Monde au Brésil. Selon  l’hebdomadaire Epoca,  l’ancien homme fort du football brésilien a versé pendant ces 3 années  l’équivalent de 133 millions d’euros sur son compte bancaire, une somme  qualifiée d’« atypique » par la police.
Honduras : manifestations contre corruption
Le Honduras a emboité le pas au  Guatemala avec des manifestations dénonçant la corruption. Ces manifestations  pacifiques qui se sont déroulées vendredi se sont poursuivies ce lundi, précise  La  Prensa. Selon l’opposition, le président Juan Orlando Hernandez  aurait reçu de l’Institut hondurien de la Sécurité sociale près de 90 millions  de dollars pendant sa campagne électorale de 2013. Faux, rétorque le chef de  l’État dans El Tiempo. Selon lui, ces manifestations sont orchestrées par  le crime organisé et des entrepreneurs inquiets des campagnes anticorruption  menées par le gouvernement. Des têtes vont tomber dans les prochaines heures,  a-t-il déclaré, et « les enquêtes se poursuivent au sein de l’institut de  sécurité sociale » a-t-il assuré hier.
Même discours au Guatemala. Mais selon l’éditorialiste de La  Hora, toutes les affaires liées à l’État sont entachées de  corruption. Et il ne faut pas que l’opinion publique baisse les bras et que la  contestation contre la corruption se délite, prévient-il. Selon lui, ce serait  un « crime de lèse patrie que de laisser tomber ce combat enthousiaste pour  changer les choses et en finir une fois pour toutes avec cette sale  impunité ».
Québec : mort de l’ancien premier ministre Jacques  Parizeau
L'ancien premier ministre de cette province francophone du Canada est  décédé hier soir. « La voix du ténor des indépendantistes québécois s’est  éteinte », titre Le  Devoir. « Jacques Parizeau avait fêté ses 84 ans le 9 août  dernier. Éminence grise de plusieurs gouvernements à compter des années 1960,  professeur d’économie, ministre des Finances sous René Lévesque, chef du Parti  québécois de 1988 à 1995, maître d’œuvre du référendum de 1995 sur  l'indépendance du Québec, il a profondément marqué sa société », estime le  quotidien.
« Malgré son départ de la politique active, la voix de M. Parizeau  est toujours restée très écoutée chez les souverainistes », écrit de son  côté le Journal  de Montréal. Bien que, comme le rappelle le quotidien  La Presse, l'homme jetait « un regard plutôt pessimiste sur son  héritage: 'La raison pour laquelle je suis entré en politique, c'était pour  faire la souveraineté du Québec. J'ai raté mon coup' », avait-il  déclaré.