De notre envoyé spécial à Skopje, Jean-Arnault Dérens
L’opposition macédonienne a tenu son pari. Une véritable marée humaine a envahi le centre de Skopje. Des dizaines de milliers de personnes sont massées sur le boulevard Ilinden, devant le siège du gouvernement et dans les rues avoisinantes. La foule déborde même dans les cours des blocs d’immeubles. Tous ont une seule revendication : la démission du gouvernement Gruevski, comme l’explique Goce, un étudiant. « Nous sommes là contre Nikola Gruevski et son gouvernement. Tout ce qui ne va pas dans ce pays, c’est lui. Il décide de tout, il n’y a pas de démocratie en Macédoine ».
Au-dessus de la foule flottent les drapeaux des différentes communautés nationales du pays. La bannière albanaise côtoie le drapeau macédonien, celui des Turcs ou celui des Roms, et les gens de tous âges se croisent dans une ambiance détendue. On chante et on danse entre les discours. Pourtant, la rage est visible. Un retraité de la police est descendu pour la première fois dans la rue. « J’étais inspecteur principal, explique-t-il. Ce gouvernement doit partir, car ils nous ont volés. Ce sont des criminels, ils tuent des gens, ceux qui s’opposent à eux ».
Même si des blindés sont positionnés près de la rivière Vardar qui traverse la capitale macédonienne, les forces de police restent pour l’instant fort discrètes.
→ A (RE)LIRE : Macédoine, gouvernement Gruevski, le début de la fin ? (Revue de presse des Balkans)