Aucune poignée de main. Lorsque la République fédérale d'Allemagne (RFA) et Israël négocient en 1952 au sujet des indemnisations de l’Allemagne après la Shoah, l’ambiance est glaciale. Néanmoins, ce mardi 12 mai 2015, les deux Etats célèbrent en grandes pompes le cinquantième anniversaire de leurs relations diplomatiques, établies en 1965. Le président israélien est en visite depuis dimanche en Allemagne.
Après s'être entretenu lundi avec son homologue allemand Joachim Gauck, Reuven Rivlin devait être reçu mardi par la chancelière et le ministre des Affaires étrangères. En raison du passé, Angela Merkel a fait de la sécurité d’Israël une partie intégrante de la raison d’Etat allemande. Les livraisons d’armes de Berlin en témoignent. Le président Gauck parle de relations « plus étroites que jamais ».
Si les présidents Rivlin et Gauck ont lancé dans la presse des deux pays, ce mardi, un appel contre la recrudescence, en Europe et dans le monde, de l'antisémitisme, des actes et propos anti-israéliens et anti-juifs, les deux tiers des Israéliens ont une opinion positive de l’Allemagne, sept décennies après la fin de la « solution finale ». « L'Allemagne est aujourd'hui un phare de la démocratie dans le monde », estime le président Rivlin.
Ceux qui s’installent toujours plus nombreux à Berlin, plutôt des jeunes critiques à l'encontre de leur gouvernement, sont une illustration de ce ressenti côté israélien. Mais les Allemands, eux, sont plus critiques que par le passé. Les plus jeunes veulent laisser le poids de l’Holocauste derrière eux. Et s'ils veulent tirer des leçons du passé, cela signifie pour eux œuvrer pour les droits de l’homme, que beaucoup jugent mis en cause par Israël dans les Territoires palestiniens. Le gouvernement actuel de l’Etat hébreu fait l’objet d’un rejet massif dans l’opinion publique allemande.