Avec notre correspondant à Nicosie, Michel Picard
La communauté internationale ne parle pas de président, mais de représentant de la communauté chypriote turque. Comme tous les cinq ans, cette république, autoproclamée en 1983, élit son leader. Ce dimanche 26 avril, Dervis Eroglu le favori et sortant, affronte Mustafa Akinci, vétéran de la vie politique et ancien maire de Nicosie.
Selon Eroglu, ce second tour est un référendum sur la réunification de l'île et les électeurs doivent choisir entre la sécurité de l'expérience, et l'aventure avec un nouveau venu prêt aux compromis avec les Chypriotes grecs.
De son côté, Mustapha Akinci est prêt à oser des avancées avec le sud dont il se sait apprécié, tout en promettant de réduire l'influence de la Turquie sur Chypre-Nord. La Turquie finance le tiers du budget de Chypre-Nord (RTCN) et maintient 35 000 militaires sur place.
Les discussions sur la réunification en toile de fond
Les électeurs sont donc appelés à choisir entre un leader sortant qui n'a obtenu aucune avancée en cinq ans sur la réunification du pays, et un nouveau venu qui porte l'espoir d'une ouverture de ce petit territoire asphyxié par un embargo très strict.
Reste à savoir si la République de Chypre, au Sud, est prête à porter les espoirs de réunifications engendrés par ce vote en acceptant une reprise rapide des négociations promise par l'ONU au début avril. L'envoyé spécial de l'ONU, Espen Barth Eide, avait alors indiqué que les pourparlers sur la réunification de l'île, à l'arrêt depuis plus de six mois, devaient reprendre dans les prochaines semaines.