Chypre-Nord: un second tour dans une présidentielle décisive

Comme tous les cinq ans, les Chypriotes turcs étaient appelés à voter dimanche pour celui qu'ils appellent leur président. Un scrutin libre et ouvert dans un territoire qui n'est pourtant pas un pays. Car la République turque de Chypre-Nord, autoproclamée en 1983, n'est reconnue que par la Turquie. Et derrière le scrutin se joue l'avenir de la réunification de Chypre.

Avec notre correspondant à Nicosie, Michel Picard

Si le président de Chypre-Nord n’est pas reconnu par la communauté internationale, il n’en demeure pas moins le représentant de la communauté chypriote turque. C’est lui qui représente ce petit territoire enclavé lors des négociations avec la République de Chypre au sud sous l’égide de l’ONU.

Arrivé en tête, le sortant Dervis Eroglu, nationaliste de 77 ans, affrontera dimanche prochain Mustafa Akinci. Ce dernier, ancien maire de Nicosie et vétéran de la vie politique, se situe plus à gauche sur l’échiquier. Arrivés au coude-à-coude, tous deux promettent des avancées significatives dans le rapprochement avec le Sud. Leur priorité reste de sortir Chypre-Nord de l’embargo très strict qui frappe tous les secteurs commerciaux. Tout transite par la Turquie qui compte dans le nord de l’île 30 000 à 40 000 militaires et qui paye le salaire des fonctionnaires.

Dimanche prochain, les 180 000 électeurs auront donc à choisir entre un candidat en fin de mandat qui n’est parvenu à aucune avancée significative en cinq ans et un challenger plus apprécié des Chypriotes grecs, prêt à oser des compromis quitte à oser se mettre à dos celle qu’à Chypre-Nord on appelle la « mère patrie » turque.

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