Achat de députés pour présenter et défendre des amendements, désignation de représentants d'intérêts industriels comme experts auprès de la Commission européenne sont monnaie courante selon l’ONG Transparency International. Le rapport met aussi l'accent sur les allers-retours entre sphère publique et privée. « Une personne qui a eu une fonction publique et qui ensuite est recrutée par une entreprise, ça peut entretenir la suspicion sur le fait que ses décisions en tant qu'acteur public ont pu être influencées par la perspective de rejoindre l'entreprise dans les mois qui suivent », explique Myriam Savy de Transparency International.
L’eurodéputé socialiste Sylvie Guillaume plaide pour un meilleur encadrement, mais reconnaît que les groupes d’intérêt peuvent aider les législateurs à prendre des décisions. Ce fut le cas pour elle lorsqu’elle s’était occupée des règles communes sur l’octroi du statut de réfugié au Parlement européen : « J'ai obtenu des informations et des confrontations d'idées avec tout le panel des associations qui travaillent sur la dimension de la ville et qui m'ont aidé. Ce contact-là m'a permis de prendre ou de ne pas prendre ce qui m'était apporté comme idées ou comme jurisprudence. C'est ça qui me permet de faire mon travail.»
Parmi les préconisations de Transparency International : la mise en oeuvre d'une «empreinte législative» pour suivre les actions qui influencent les décisions publiques, avec publication de la liste des personnes auditionnées, de l'agenda des rencontres et des contributions reçues.
→ Lire le rapport de Transparency International sur le lobbying en Europe